Tel un potier, me voilà travailleur des mots et comme l’on dit à Dijon, il n’y a que l’émail qui maille. On n’en fera pas pour autant un tricot couleur moutarde... Ah ces maudits mots que je pétris et même contrepèterie, ces mots que je tourne dans tous les sens, un carburant pour moi. Après un tournage de grès ou de force, j’aime quand mon pote rit de mon pétrissage de mots, de mon polissage. Je souhaite qu’il n’y soit pas réfractaire. Chacun a droit à son mot, qui peut devenir un pot pourri émaillé de bonnes intentions.
En général, j’offre ces mots qui s’affrontent mais il n’y en a guère qui font de la résistance, ils sont là pour les débats, les combats. Ils se sont retranchés et font même fureur chez nos voisins.
Je ne suis pas à l’abri côtier d’une remarque qui fuse et atteigne sa cible mais ne viendra pas à bout, car il en a marre et le mot de la fin ne sera pas le mot mie mais le mot râle, mais je n’en souffle pas mot.
J’offre ces maudits mots dits:
- Au coiffeur, c’est l’émotif, sans prise de tête et sans vouloir être trop rasoir.
- Au pauvre ère errant tel un pâtre Grec c’est le moribond.
- Au garagiste, c’est le moteur bien sûr , à teur ou à raison.
( à suivre )